Carré Basset : penser et faire

Franck Basset, cofondateur et directeur de la création de Carré Basset, et Laetitia Pierini, directrice commerciale et communication de l’agence, font le point sur l’année écoulée et nous parlent des perspectives 2024.

Franck Basset, Laetitia Pierini, quels ont été les moments marquants de 2023 ?
F.B. L’arrivée de Laetitia, bien sûr, la nouvelle directrice commerciale et communication de Carré Basset, qui nous a rejoints il y a six mois, à un moment où on avait besoin de faire réfléchir toutes les équipes sur nos forces et faiblesses et sur notre vision de demain. On a travaillé avec des consultants experts et on est arrivé à des réponses et solutions. Cela a été un mouvement très fort en interne. Je rappelle que nous avons doublé de taille en quatre ans et que nous sommes aujourd’hui 65 personnes. On veut garder notre âme de penseur et de maker de la création et développer tout ce qui a trait au sens autour du design. On est sur un modèle de fonctionnement qui nous va bien avec une équipe de développement international qui tourne en Amérique du Nord, en Asie et au Moyen-Orient. Le principe est que dès qu’une zone ou un pays commence à bien fonctionner, on monte une cellule sur place, comme on l’a fait récemment en Asie. On est localement sur des équipes très resserrées avec un maximum de 10 personnes. Il s’agit donc d’un modèle vertueux. Et même si l’on dispose de plus en plus de moyens, on tient à garder cette flexibilité ainsi que la capacité à élaborer nos propres outils. Le risque avec cette façon de faire est que les métiers Carré Basset tirent chacun dans leur coin, mais Laetitia a mis en œuvre des démarches 360° qui empêchent cela et qui de surcroît apportent le potentiel de décupler notre développement. En matière de réalisation, nous continuons à collaborer avec Kilian Hennessy (ndlr  : Kilian Paris) : c’est une fidélité qui ne court pas les rues. Nous collaborons également avec le groupe écossais Whyte & Mackay (ndlr : whisky) pour qui on a tout fait : la brand touch pour définir la personnalité et les assets de la marque, avec les chartes graphiques et d’usage. Il s’agit d’un accompagnement quasi quotidien. 
L.P. Je ne suis là que depuis six mois, mais je peux dire que cet esprit de partenariat avec les marques est génial, car il signifie que nous sommes dans le cadre d’une relation de confiance, que ce soit lors des moments difficiles ou pendant les phases de développement. Je voudrais aussi rappeler que nous avons reçu en 2023 un Pentawards cette année avec Glenfiddich. Notre réseau mondial nous permet de nous ouvrir à plusieurs approches : c’est un avantage pour une marque, car nous sommes en mesure de mettre les bonnes équipes au bon moment.
F.B. Je pense également à l’un de nos nouveaux clients, un groupe hôtelier asiatique, pour qui on est en train de refaire la brand touch ainsi que celle de certains de leurs hôtels, qui proposent un niveau de luxe assez incroyable, avec une connaissance et une anticipation des goûts de chacun de leurs clients. J’ai également à l’esprit une marque, Xiao Xian Dun, pour qui on a retravaillé le logo et que l’on accompagne sur des actions de segmentation de l’offre, sur du retail et du design produit.
L.P. La dimension sociale a également pris une belle place. On est dans le test and learn avec de la création de contenu au service du sens. On prend de la hauteur, mais toujours avec un respect de la marque. 

Dans quel état d’esprit abordez-vous 2024 ?
F.B. On se rend compte que nous sommes attendus, mais dans le bon sens du terme. On arrive à l’international et notamment en Asie avec notre portefeuille de clients occidentaux dans le luxe et on n’y va pas pour leur donner des leçons, mais en voulant mettre en valeur une approche du luxe qui est un peu différente de la nôtre. Je pense aux foulards proposés par Woo en Chine, entreprise que nous accompagnons, qui sont d’une qualité incroyable, au moins au niveau de celle d’Hermès. Je pense également aux montres Peacock, seule marque chinoise qui dispose de son propre calibre à complication. On refait tout pour eux. Bref, on ne fait pas de copier-coller, mais on met en place de l’acculturation de nos clients à un luxe qui leur est propre. Et c’est pareil au Moyen-Orient. En 2024 on va ouvrir nos bureaux à New York et ensuite à Singapour. Et après suivront probablement Los Angeles et le Moyen-Orient. Et puis il faut s’occuper des équipes, c’est absolument prioritaire. On travaille beaucoup en ateliers de coworking que met en place Taôss Karar, administrative director. D’autre part, notre développement international offre à certains de nos collaborateurs la perspective de partir à l’étranger et c’est une excellente chose. Et puisque nous parlons international, je voudrais également mentionner Sandrine Amice, notre directrice du développement international. J’en profite pour remercier l’ensemble du Codir pour le travail réalisé (ndlr : composé de Franck Basset, Guillaume Carré, Sandrine Amice, Taôss Kara et Laetitia Pierini).
L.P. Et n’oublions pas que 2024 sera aussi l’occasion de présenter la nouvelle plateforme de marque de notre agence !

Quel est votre regard sur la profession ?
F.B. Je n’en ai aucun, car je ne fréquente pas la profession. Depuis les bancs de l’ESDI (ndlr : amicales salutations à Jan-Lin Viaud, le fondateur de l’École supérieure de Design Industriel), on travaille chez Carré Basset et on ne connait pas d’autres agences. Et puis je préfère m’occuper des projets de mes clients.

Un message pour terminer ?
F.B. Deux citations pour conclure. D’abord Victor Hugo, « La forme c’est le fond qui remonte à la surface » et celle de Voltaire, « J’ai choisi d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »

Une interview de Christophe Chaptal

Article précédemment paru dans le Design fax 1306