Seenk : bienvenue à la maison !

Briac de Fouchier, directeur général de Seenk, et Baptiste Fougeray, planneur stratégique de l’agence, nous parlent en particulier du repositionnement de Seenk avec la « Maison des Marques ».

Briac de Fouchier, Baptiste Fougeray, comment allez-vous ?
B.D.F. L’agence se porte bien malgré un marché difficile. On ressent une certaine frilosité en matière de branding. Mais cela ne nous a pas empêchés de traiter des marques importantes comme CNRS ou La Centrale. Et on profite de notre bon modèle de fonctionnement et d’un repositionnement qui nous paraît juste. Pour mémoire, Seenk réalise un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros avec 20 collaborateurs. L’agence a été créée en 2000 et est toujours 100 % indépendante, ce dont nous sommes fiers.

Seenk a souhaité se repositionner, pourquoi ?
B.D.F. Sur le marché du branding, les agences se prévalent généralement de positionnements très fermes, par exemple comme brand specialist. Ce ne n’est pas un terrain où l’on se retrouve. On a plutôt voulu aller dans une direction porteuse de sens, sans enrobage. De toute façon, il fallait que l’on se présente vraiment, car il y avait un décalage entre la valeur perçue et ce que l’on est vraiment. Notre modèle repose en effet sur trois piliers : une organisation très horizontale, fluide et agile, sans freins administratifs, sans ego et sans guerre politique. Chez nous, la bonne idée peut surgir de partout. On a une vraie culture du débat et de l’échange. Ainsi les équipes UI, motion, créa et conseil sont dans un lien permanent. Chacun œuvre pour le projet et je dirais même pour la communauté. On apprécie particulièrement cette dimension resserrée des équipes et également le fait que les projets sont suivis de bout en bout. C’est notamment ce suivi qui permet de garantir la valeur délivrée et de pouvoir nouer un vrai rapport avec nos clients et partenaires. Cela revient à dire que l’on ne fait pas de représentation juste pour attraper le budget. Enfin, dans ce repositionnement qui s’exprime sous l’appellation Maison des Marques, nous appuyons fortement sur la composante artisanat, avec son corollaire de soin, d’exigence et de passion du travail bien fait. Dernier point, on a voulu communiquer sur le plaisir que nous avons de travailler ensemble et sur la liberté de chacun. C’est ainsi : l’épanouissement personnel entraîne la performance professionnelle. On a un équilibre affectif au sein des équipes qui est sans doute notre plus bel atout. Cela étant, cette dimension craft et artisanale n’exclue en rien l’appel aux technologies comme l’IA. C’est juste que l’on accorde beaucoup de valeur à l’humain derrière la machine. Bref, le positionnement Maison des Marques véhicule des valeurs comme l’artisanat, la proximité, la fidélité, le plaisir et l’exigence. Je dirais que c’est assez unique sur le marché.
B.F. Ce positionnement reflète effectivement qui on est. De surcroît, nous assistons en ce moment à un certain nombre d’évolutions et de tendances qui sont favorables à notre principe de fonctionnement. C’était le bon moment pour dire exactement qui on est : une agence à taille humaine avec de belles références. Et du point de vue du client, ce nouveau positionnement raisonne. On est dans une position bien spécifique en étant en compétition avec de très grosses agences ou alors contre de petits studios que l’on ne connaissait pas. On est dans un entre-deux, d’où l’importance de clairement expliquer qui l’on est.
B.D.F. Maison des Marques porte à la fois des références dignes de grosses structures, mais avec une agilité et un esprit de très petite structure. Ce n’est pas un modèle hybride, mais de doubles valeurs. La petite agence qui a tout d’une grande, ou inversement. Cet entre-deux dont parle Baptiste est très porteur et nous amuse beaucoup. On est no bullshit. Notre positionnement est tout sauf une démarche marketing ou un coup de com.

Comment voyez-vous 2024 ?
B.D.F. 2024 ne va pas forcément être facile, d’autant plus avec les JO. Mais quand ça va repartir, ça va repartir fort. On se positionne avec ambition et gourmandise sur un marché difficile pour réveiller de belles marques endormies, revitaliser des colosses léthargiques et accompagner la croissance de nouvelles marques.
B.F. Maison des Marques : cela signifie que l’on accompagne toutes les marques, quel que soit leur secteur. On doit communiquer cette capacité.  
B.D.F. Et puis échanger avec des dirigeants et des Comex et les accompagner dans leurs ambitions stratégiques grâce à la marque, c’est passionnant. D’un point de vue business, cette nouvelle façon de raconter Seenk est porteuse de valeur et on est donc ambitieux. En tant que tête de pont de l’équipe, je suis très fier de ce que nous sommes.
B.F. C’est aussi un moteur pour aller séduire les meilleurs profils afin qu’ils nous rejoignent.

Comment voyez-vous évoluer le métier ?
B.D.F. Le secteur est très mouvant. Il faut adapter en permanence notre process stratégique et créatif. Ce qui est sûr, c’est que les marques existeront toujours et qu’elles auront besoin d’artisans comme nous pour les révéler. Pour ce qui nous concerne, être des artisans ne nous empêche pas d’être ambitieux, mais cela nous empêche de trop grandir. Clairement demain on ne sera pas une agence de 200 personnes.
B.F. Il y a un challenge avec des marques qui sont de plus en plus en mouvement. Avant, une identité c’était un logo et des couleurs. Aujourd’hui, la vision holistique est obligatoire. Cela signifie aller sur l’expérience de marque, tout en conservant une qualité optimale sur chacun de ses points de contact.

Un message pour terminer ?
B.D.F. Passez à la maison, vous serez bien reçus !
B.F. Sans oublier d’aller sur seenk.com, notre nouveau site.

Une interview de Christophe Chaptal

Article précédemment paru dans le Design fax 1308