En 1985, éditant le premier Francoscopie, Gérard Mermet n’imaginait pas qu’il fondait un monument de l’édition !
2009, le nouveau Francoscopie paraît chez Larousse, plus riche encore, plus complet.
Que dire de cette 13ème édition ?
Indispensable à tout designer conscient des enjeux économiques et sociologiques de son activité !
Laissons Gérard Mermet s’exprimer sur le comportement des Français d’aujourd’hui, dans ces extrait de la préface :
Une première remarque s’impose : les Français n’ont pas découvert la ” crise ” en 2007, à l’occasion du scandale des subprimes et des ” fonds toxiques “, puis du krach économique de septembre 2008.
De nombreux signes montrent qu’elle était présente dans leur esprit depuis une quinzaine d’années. Leur conviction est ancienne, en effet, d’un emballement du monde, d’un déclin de la France, d’une baisse du pouvoir d’achat, d’un dévoiement du ” progrès “, d’une accumulation des dettes et des menaces. Les Français détiennent depuis des années le record peu enviable du pessimisme, mesuré par les sondages.
L’annonce ” officielle ” de la crise puis celle de la récession économique ont donc constitué un véritable traumatisme : on n’avait encore rien vu ; c’était maintenant que les difficultés commençaient vraiment ! Si l’on veut résumer par un mot les transformations intervenues au cours des dernières années, c’est celui de rupture qui vient à l’esprit.
Ruptures dans la vision de la vie.
C’est la conception de la vie dans son ensemble qui a été bouleversée depuis quelques années, avec une accélération forte depuis 2007. La relation des Français au temps a été transformée : improvisation plutôt que planification ; mélange des activités ; temps morts détestés, temps forts recherchés… Le rapport à l’espace a connu la même évolution, avec le ” don d’ubiquité ” conféré par les outils technologiques (Internet, téléphone portable, GPS…), la multiplication des lieux de vie ou le nomadisme. Un nouvel espace-temps s’est ainsi construit, bousculant les habitudes, la culture, peut-être la nature humaine.
La relation qu’entretiennent les Français à leur corps a aussi changé : il est devenu moins ” vitrine ” et davantage ” miroir “. Ils ne se nourrissent plus de la même façon (produits biologiques, retour au ” fait maison ” ; ” alicaments “…). Ils attachent à la santé une importance croissante, qui se traduit par la hausse continue des dépenses.
La vie familiale reste prioritaire, mais elle est de plus en plus ” accidentée “, avec là encore une multiplication des ” ruptures ” au sein des couples : séparations, divorces, recompositions… Le foyer joue un rôle primordial : lorsque c’est ” dur dehors “, il faut que ce soit ” doux dedans “. Si l’on ne peut attribuer le fort taux de natalité de la France à un optimisme concernant l’avenir du monde, on peut l’expliquer par la volonté de chacun de créer une ” bulle ” à l’abri des autres, qui donne un sens à sa vie. Faire des enfants, les élever, partager avec eux, c’est un moyen d’oublier l’extérieur, de s’en éloigner et de s’en protéger. C’est surtout créer son propre monde, que l’on peut comprendre, façonner, maîtriser. 61 % des Français estiment ainsi que ” la famille est le seul endroit où l’on se sent bien et détendu ” (Crédoc, janvier 2009).
Enfin, l’argent a été placé au centre de tout. Longtemps tabou, il est devenu omniprésent dans les conversations, les médias. Le plus souvent pour dénoncer les abus qu’il engendre chez les ” riches “, les inégalités et injustices qu’il induit parmi les ” pauvres “. Dans l’imagerie populaire, l’argent apparaît comme à la fois nécessaire et toujours insuffisant. On se défend d’y attacher de l’importance, mais on se bat pour en avoir davantage. Il est plus porteur de frustrations que de satisfactions.
Un avant goût de ce qui vous attend sur plus de 500 pages, bourrées de schémas, rubriques, statistiques aisés à retrouver par un index clair.
Un vrai Quid sur le Français, sa famille, son travail, la société, l’argent et les loisirs.
Indispensable.
32 €
Larousse