Beau comme un vélo ?

Sébastien Canu, directeur de créa à l’agence de communication Japa, nous a déjà entretenu du design et du pneu dans un précédent article.

Aujourd’hui Sébastien élargit son champ de réflexion puisqu’il délivre aux lecteurs d’Admirable une réflexion sur le design et le vélo ! Où l’on s’aperçoit que nostalgie, crise et incertitude du lendemain se conjuguent au présent…

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Beau comme un vélo.

Avalanche de nouveautés présentées en ce mois de septembre à Eurobike, épicentre mondial du vélo posé sur les bords du lac Bodensee en Allemagne.
Nouveautés certes mais sur lesquelles flotte un doux parfum de nostalgie.
Et si le grand petit monde du vélo se mobilisait pour des lendemains qui chantent au son de l’accordéon ?

A croire que les marques et leurs designers se sont offerts une machine à remonter le temps. Mais une évolution majeure est à noter ; le déplacement du terrain de jeu.
Là où nos grands parents pouvaient seriner « Quand on partait de bon matin, Quand on partait sur les chemins, à bicyclette… », c’est aujourd’hui en ville que le vélo se réinvente et fait fredonner la panoplie de l’urbain branché.

Géométrie des cadres, retour de l’acier (Au revoir Monsieur Carbone !) et couleurs se conjuguent à tous les temps. Du 70’s jusqu’aux premières heures de la petite reine, en ce début de siècle où on parlait encore de bicyclette.
A la surenchère de technologies high tech, bien entendu toujours omniprésentes sur les segments performance route et VTT, l’homo cyclus urbanus préférera le dépouillement d’une transmission sans vitesse voire à pignon fixe (ce qui permet au passage de supprimer les freins ! ! Aïe !) A la grande série, le nouveau cycliste préférera le « presque » sur-mesure et dans tous les cas n’hésitera pas la personnalisation.

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Au logotypage et à l’accumulation graphique forcenée, parfois (souvent) bien encombrants visuellement succède la sobriété d’un travail typographique minimaliste tout en élégance et en micro détail.

Une conscience environnementale forte et la saturation de nos espaces urbains nous inviteraient-elles à repenser notre mobilité ?

La peur viscérale du lendemain, d’un monde dont nous perdons le contrôle et la crise aussi sournoise que médiatisée… nous pousseraient-elles à nous retourner vers hier, vers ce bon vieux « c’était mieux avant » qui rassure tellement ? Le design dans tous les cas, s’est engouffré dans la brèche, retrouvant sa valeur aussi fonctionnelle qu’émotionnelle, quête de sens et de beau.

Et, puisqu’on parle design, surprenons nous à rêver du plaisir prenant le pas sur la raison.

Retrouver la joie de la liberté et du vent dans les cheveux et, comme enfant, simplement savourer le bonheur de dire  » t’as vu ! il est beau mon vélo ! »