Design métaphysique ?

Un monde d’arcades. Des portes répliquées à l’infini dessinent d’étranges perspectives, s’ouvrent sur des illusions.  Au salon du meuble de Milan 2018, elles se dressaient aussi bien chez le fabricant de matériaux composite Serge Ferrari, le numéro un mondial des carreaux de céramiques, Marazzi, les éditeurs de mobilier Cassina et Artemest que chez le créateur de luminaire Nemo. Une esthétique saluée par l’équipe du Salone del mobile.Milano qui a remis son prix d’excellence à cc-tapis et Magis deux autres entreprises emblématiques qui ont, elles aussi, succombé au charme du néoclassicisme. Leurs stands aux arcs plein cintre sans ornements, couplés parfois de colonnes nues, évoquaient Giorgio De Chirico, la peinture métaphysique : un monde immobile, cachant sous un ordre apparent de répétitions colorées un univers insaisissable. Un rêve ou l’émergence d’une inquiétante étrangeté ?

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Entre rationalisme et onirisme, les designers ne choisissent plus. Dans un monde de fake news, le faux sait plus que jamais prendre l’apparence du vrai et le réel se fait incertain. Bienvenue dans un monde « un vrai semblable » où seule la répétition paraît produire une forme de vérité crédible. SB

Radical Fake de Patricia Urquiola pour Cappellini. Un bureau en résine qui multiplie les jeux d’optique entre symétrie et asymétrie et sur la matière puisque le chêne ou le marbre ne sont que des reproductions.