Cela ne vous aura pas échappé, la musique est partout autour de nous. Cette simple phrase, où plutôt cette phrase simpliste, j’en conviens, traduit en réalité le résultat d’un phénomène produit par la convergence des mutations culturelles, comportementales et technologiques apparues ces toutes dernières années.
Elle révèle également qu’il est essentiel pour nous tous comme pour les entreprises de comprendre aujourd’hui la place de la musique dans le cœur des Français, l’engouement qu’elle suscite et les opportunités de mise en relation qu’elle offre pour renforcer les liens avec le consommateur, désormais devenu « consauditeur ».
Aurelien Sooukian (By Music) nous donne son point de vue de spécialiste de la musique de marque.
La musique au coeur de notre quotidien
Une récente étude dʼOpinionWay pour la SACEM* révèle que 84 % des Français écoutent de la musique au quotidien, ce qui en fait leur 3ème loisir préféré après regarder la télévision et écouter la radio.
Pour prendre toute la mesure du phénomène, il suffit de constater la popularité des émissions musicales grand public (Nouvelle Star, X Factor, The Voice, Eurovision pour les plus connues), le succès d’émissions plus « underground » (Tracks, One Shot Note), la multiplicité des chaînes musicales du câble, des titres de la presse musicale ou des blogs consacrés à la musique. Partout en France et dans le monde, des plus grands médias au particulier passionné, la musique suscite un intérêt inégalé.
L’explosion de la consommation de musique par le biais d’Internet – corrélée à l’essor récent de l’économie numérique – est également symptomatique de ce phénomène : si Internet a tué le disque, il a rendu le contenu accessible, décuplé les modes de diffusion et profondément changé la manière de consommer du son. Tout le monde connaît, consulte et utilise les sites de partage (Dailymotion, Youtube…) et dʼécoute en ligne comme Deezer ou Spotify, dont nous relayons souvent les contenus via les réseaux sociaux comme Facebook. Des sites pour la plupart encore à l’état de projet en 2005. Aujourdʼhui, les contenus audio et vidéo disponibles sur Internet représentent près de 50 milliards de vidéos vues / mois* dans le monde. Jamais autant de musique nʼa été créée, écoutée, diffusée, partagée, utilisée, pratiquée.
La structure-même du mode de consommation de musique s’en trouve bouleversée. On n’écoute plus uniquement les artistes chez soi ou lors d’un concert. L’hyper-virtualisation de l’économie et la montée en puissance du nomadisme ont conduit à la dématérialisation de la musique, qui simplifie sa portabilité (téléphones mobiles, lecteurs MP3…) et entraîne la multiplication de ses modes de diffusion, donc de ses lieux de consommation (boutiques, parkings, avions, centres commerciaux, restaurants…).
Choisi ou subi, on vit en permanence avec un fond sonore. On peut s’en plaindre ou s’en réjouir, c’est un fait : impossible désormais de passer à côté de la bande-son qui anime notre vie quotidienne.
Il ne s’agit pas d’un épiphénomène culturel, sociologique ou technologique mais d’un changement profond de notre rapport à la musique et de son mode de consommation.
Cʼest la révolution musicale.
*Etude OpinionWay pour la Sacem auprès d’un échantillon de 2010 personnes, représentatif de la population âgée de 15 ans et plus, du 26 novembre au 15 décembre 2010 consultable ici :
http://www.sacem.fr/files/content/sites/fr/files/mediatheque/createur/magsacem/janvier_2011/magsacem_80_bd.pdf