Des signes pour lire l’avenir…

Philippe Cahen (réflexion et formation en prospective) traque ces signes qu’il qualifie de « signaux faibles » et qui peuvent être des germes à une évolution de nos comportements ou de notre environnement.

Bref tout ce qui concerne un designer curieux (pléonasme).

Admirable en a sélectionnés quelques-uns.

Allez Philippe, chausse tes longues vues !

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Signal faible 1 : la crise est une opportunité.

La crise économique que nous vivons engendre l’utilisation de mots comme violent et brutal. C’est exact que nous sommes dans une situation exceptionnelle, jamais vue depuis 93 ? 45 ? 29 ? D’accord : jamais vue.

C’est l’occasion de faire des remises en cause. Un exemple, le sport. La hausse des droits TV pour les JO par exemple est sans limite, les rémunérations de certains sportifs sont outrageuses. Or aujourd’hui, des sponsors se retirent (Accor de l’Olympique Lyonnais, Royal Bank of Scotland de l’écurie de F1 Williams) et des industriels se retirent de sport moto, sport auto, etc. Par ailleurs Vancouver (2010), Londres (12) et même Sotchi (14) sont inquiets pour leurs prochains JO. Les projets de rénovations de stades sont remis en cause.

En fait, tout simplement, les schémas sur lesquels nous réfléchissions doivent être revus. Et cette période est une chance, une opportunité.

Il faut remettre en cause tout ce que nous faisons, la manière dont nous le faisions, et spécialement la logique qui nous guidait.

Signal faible 2 : pour le consommateur, l’opportunité est prise.

En 2008, la consommation de carburant auto a diminué de 2.8 % et le trafic routier a diminué sur les autoroutes de 1.4 %. Et même si les carburants ont baissé après les sommets de l’été, le comportement des conducteurs a changé.

L’opportunité a été saisie : baisser sa vitesse, moins prendre sa voiture.

Conséquence de ce dernier point, la baisse de fréquentation des hypermarchés et des centres commerciaux. Est-ce que qui explique que les soldes d’hiver ont été meilleures en centres-villes qu’en centre commerciaux ? Il faut attendre la confirmation.

Chez lui le consommateur change aussi ses habitudes. Je suis prêt à parier que la mise en place des ampoules à faible consommation d’électricité sera un succès.

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Signal faible 3 : la consommation d’énergie, une source de créativité
quotidienne.

Google avec PowerMeter et Microsoft avec son « Environmental Dashboard » sont prêts à aider le consommateur a baisser sa consommation d’énergie avec suivi sur son ordinateur.

Dickson en partenariat avec Somfy crée le premier store photovoltaïque.

Emetor permet le développement de moteurs électriques plus efficaces et moins gourmands en énergie. Il calcule les différentes propriétés magnétiques ou électriques comme les variations de la densité du flux magnétique, le couple d’agitation et les forces contre-électriques (voltage qui va dans le sens inverse du courant).

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Signal faible 4 : les robots qui arrivent devinent leur environnement et nous comprennent.

QB1 comprend son environnement, localise et reconnaît ses utilisateurs. Jusqu’à présent, c’est l’utilisateur qui devait solliciter la machine. Bientôt ce sera l’inverse : c’est l’ordinateur qui viendra vers vous pour interagir.

S-Ten utilise des techniques de contextualisation pour rendre chaque appareil connecté à un réseau capable de comprendre sa situation et d’envoyer des mises à jour à sa base.

Le robot de l’université de Vanderbilt sera capable d’analyser les besoins et les émotions d’un utilisateur et d’adapter son comportement en fonction. Ces appareils captent des informations telles que le rythme cardiaque, les réactions de la peau aux galvanismes (courants électriques qui circulent sur la peau et les nerfs), la température du corps et la réponse des muscles afin contrôler l’état émotionnel d’individus.

Le prototype de téléphone mobile du MIT identifie les mouvements et la préhension de l’utilisateur, afin de deviner ses actions et de lancer automatiquement l’application adéquate.

Source : L’Atelier BNP Paribas.

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Signal faible 5 : l’utopie peut passer au réalisme.

Cradle-to-cradle (du berceau au berceau), imaginé par l’architecte américain William McDonough et Michael Braungart, chimiste allemand. Ils défendent une consommation intelligente fondée sur la réutilisation permanente des matières et des objets.

Aux Pays-Bas, Venlo (92 000 habitants) a annoncé devenir 100 % Cradle to Cradle d’ici 2012, avec une politique zéro déchets.

Masdar City dans l’émirat arabe Abu Dhabi est une ville en construction entièrement dédiée aux énergies renouvelables (EnR). Une centrale photovoltaïque de 100 mégawatts puis 500 devrait voir le jour en 2009. Une usine de désalinisation, alimentée par l’énergie solaire, fournira quant à elle l’eau potable aux futurs 50 000 habitants.

Mais à quel prix en $ et en écologie ?

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