Le design 3D est essentiellement utilisé par les designers en architecture et en design industriel. Aujourd’hui s’applique en temps réel. La création est modifiable… sous les yeux du client. Son champ d’action pourrait s’étendre à d’autres secteurs porteurs comme le packaging.
Il est donc temps de faire le point avec François Filliat un des pionners en “3D real time”
Gérard Caron. Expliquez-nous le 3D en temps réel, le real time ?
François Filliat : Nous arrivons à une époque où l’image de synthèse 3D devient l’outil par excellence, nous sommes en plein milieu de l’ère de la 3D dite pré calculée. Alors que l’on se réjouit de pouvoir présenter au client une “photo” de son projet, je vous propose de laisser le client découvrir, se déplacer, de vivre son projet. Chaque élément peut être modifié au gré du parcours : changer un mur de couleur, modifier les luminaires… Les axes créatifs ne sont plus présentés sur de tristes boards séparés, ils sont interchangeables à tout moment, on est plus dans le cadre d’une présentation client, mais bel et bien d’une visite client.
GC :. Mais le real time existe déjà…
FF : Oui, il existe déjà ; dans le domaine du jeu vidéo, il existe depuis 10 à 15 ans. Mais c’est un milieu très fermé et les programmes utilisés pour faire du temps réel sont très onéreux, et justifient à eux seuls le développement d’un jeu sur plusieurs années… Ces moteurs 3d comme on les appelle sont devenus de plus en plus performants et permettent depuis peu une utilisation plus restreinte et donc moins onéreuse. Dans le domaine de l’architecture, le real time existe aussi, mais depuis bien moins longtemps : il a une vocation purement logistique (où poser le mobilier…), ce que je propose, ce n’est pas de vendre une solution logistique, mais de l’image, de l’impact, du photo réalisme.
GC :Qui êtes vous pour vous être consacré à ccette nouvelle approche du design ?
FF : Je suis freelance en images de synthèse 3D, spécialisé dans l’architecture et le retail design. J’ai une formation artistique qui me permet de concevoir des images qui n’ont pas pour but d’être techniques, mais de poser une ambiance, de charmer. Je développe depuis peu un nouveau système de visualisation hérité du jeu vidéo : le temps réel. Cet outil permet de visualiser un espace de manière interactive, l’utilisateur navigue à son gré dans l’espace. On quitte la dimension figée des présentations sur boards ou encore des films qui vous imposent la visite. Cet outil a une vocation de visualisation, mais aussi de promotion interne.
Je travaille sur cet outil avec Olivier Coron, un collègue ayant un parcours et une sensibilité à l’image similaires aux miens. Ensemble nous avons établi les points forts de notre produit : la qualité, la rentabilité et l’impact.
GC :Mais est-ce bien nouveau, le real time existe déjà non ?
FF : Oui, il existe déjà ; dans le domaine du jeu vidéo, il existe depuis 10 à 15 ans. Mais c’est un milieu très fermé et les programmes utilisés pour faire du temps réel sont très onéreux, et justifient à eux seuls le développement d’un jeu sur plusieurs années… Ces moteurs 3D comme on les appelle sont devenus de plus en plus performants et permettent depuis peu une utilisation plus restreinte et donc moins onéreuse. Dans le domaine de l’architecture, le real time existe aussi, mais depuis bien moins longtemps : il a une vocation purement logistique (où poser le mobilier…), ce que je propose, ce n’est pas de vendre une solution logistique, mais de l’image, de l’impact, du photo réalisme.
GC :Quels sont les clients du real time?
FF : Mes clients sont principalement des agences de design. Qu’elles soient d’architecture d’intérieur, d’urbanisme, ou bien encore de retail design, je m’adresse à tous. Pour résumer la 3D temps réel ou real time comme on l’appelle outre-Manche permet de voir, et de manipuler ce qui n’est pas, je vous laisse imaginer le nombre de corps de métier qui ont la nécessité d’un tel outil.
GC :A être interactif, ne risque-t-on pas de perdre sa personnalité de créateur devant des clients ?
FF : Lorsque le projet doit être présenté à une assemblée, on peut se dire que l’on atteint les limites du temps réel : seul un participant peut interagir avec l’environnement pendant que les autres sont relayés au simple rang de spectateurs. Ce rang de spectateur est celui de n’importe quel client actuel : il attend de voir passer les images du projet, les unes après les autres. Le temps réel à pour vocation le partage : après une démonstration réalisée par mes soins, le client prend en main son projet le regarde sous tous les angles, puis passe le contrôleur à son voisin qui, à son tour s’amuse à visiter les lieux, parce que l’on est, avec le real time, dans un cadre ludique, chacun réapprend à marcher dans cet univers virtuel.
GC :Les temps de productions doivent être surmultipliés ?
FF : On pourrait le croire, cependant ce n’est pas exactement le cas. Les temps de production sont certes plus importants que pour une image fixe classique, mais ne représentent qu’environ 20% de temps supplémentaire, ce qui est réellement négligeable face au gain d’impact. Cette faible différence est due à trois facteurs : le travail d’équipe que nous avons développé avec Olivier Coron qui nous permet de diviser les temps par deux, l’expérience professionnelle que nous possédons dans le domaine, et enfin la chaîne de production que nous avons établi sans interlocuteurs supplémentaires.
GC :Et si l’on parlait de ualité, rentabilité et impact ?
FF : Ces points forts sont la base de notre prestation. En tant que freelance 3D j’ai de nombreux clients pour qui je fournis des images fixes de “qualité”. J’entends par là que les images que je produis disposent d’un éclairage, de textures qui se rapprochent de la réalité. C’est cette “qualité” que j’applique au temps réel, je propose du temps réel proche de la réalité. Pour ce qui est de la rentabilité, elle est due au statut de Freelance. En effet ce statut connaît un véritable boom dans le domaine ces dernières années car il permet aux agences et sociétés d’appeler les compétences qu’elle désire sans avoir à payer de société d’intérim ou bien encore de charges patronales. Enfin, je promets une présentation impactante, la rareté de l’outil mélangé à la qualité précité provoque un impact immédiat.