Gérard Caron a rencontré à Bruxelles Eric Maquet qui dirige une école de design… à Bruxelles, le C.A.D. Devinez de quoi ils ont parlé ? De design et d’enseignement bien sûr !
Sujets chers au cœur des fidèles d’Admirable Design.
Alors, comment apprend-t-on le design en Belgique ?
Gérard Caron : Quels sont les disciplines du design reconnues officiellement en Belgique ?
Eric Marquet :
On peut se référer aux trois catégories que propose
l’association professionnelle UDB (Union des Designers de Belgique), à
savoir
1- Les designers architectes d’intérieur, que l’on appelle également designers d’espaces. Je préfère
d’ailleurs cette dernière dénomination, même si elle est peu usitée, car ces
designers couvrent un large spectre de créations. En effet, on fait appel à
eux pour agencer ou transformer des espaces publics, commerciaux ou privés,
pour faire de l’architecture de communication, de la scénographie ou de la
signalétique.
2- Les designers graphistes. On parle de “graphic designer” mais également de “web designer”. Le
“graphic & web designer” intervient dans différents domaines de la
communication comme le développement d’identité d’entreprise (logo, charte
graphique…). Il y a évidemment la réalisation de documents écrits tels
que brochures, rapports annuels, affiches, magazines…
GC : Le design du packaging est aussi enseigné ?
EM : Oui car c’est un secteur économique très important. Vous imaginez
l’impact d’un bel emballage au moment où le consommateur doit choisir entre
deux produits. Les firmes le savent et font appel aux meilleures agences.
Les étudiants du C.A.D. font beaucoup de packaging et ont la chance d’être,
comme pour tous les autres cours, encadrés, conseillés et suivis par les
grands professionnels du secteur.
Je finis avec la troisième catégorie de designers :
3- Les designers industriels et de produits. C’est, je dirais, la catégorie de designers la plus connue du grand
public. Quand on parle de designers, en général, on pense aux concepteurs
du mobilier contemporain qui nous entoure, à ces créatifs qui imaginent
aussi bien les plus belles chaises, les tables, les luminaires, les nouveaux
sanitaires, les machines à café etc.
GC : Vous parlez de designer industriel et de designer de produits. Y a-t-il
une différence à vos yeux ?
EM : La nuance est subtile mais elle est d’importance. Le designer
industriel crée des concepts, des systèmes, des produits de grande
complexité devant être fabriqués industriellement en grandes et moyennes
séries. Tandis que le designer de produits crée, en général, des objets et
du mobilier qui peuvent être réalisés en très peu d’exemplaires, voire sur
mesures.
Nous enseignons le design de produits tout en sensibilisant
progressivement nos étudiants aux processus de fabrication en série. Pour
le faire, nous avons réuni un véritable “dream team” de grands
professionnels du secteur à savoir : Damien Bihr, Charles Kaisin, Pol
Quadens et Fabiaan Van Severen, tous les quatre, designers de renommée
internationale.
GC : Pour terminer sur les disciplines que vous enseignez, nous pourrions revenir sur un design que vous avez déjà cité : le web design…
EM : Evidemment, voilà LA branche en plein développement qui propose des
métiers très variés. Là aussi, les agences et les entreprises recherchent
des jeunes talents. Au C.A.D., on forme de véritables chefs de projets.
C’est très important.
Des tas de gens “bidouillent” des sites, passez-moi
l’expression, mais les vrais web designers capables d’être les
interlocuteurs pour le client qui veut utiliser ce moyen de communication
fantastique sont très recherchés. Ils doivent être à même de choisir et
structurer l’information, concevoir le design du site et enfin s’entourer
d’informaticiens pointus.
C’est la raison pour laquelle ceux que nous
formons choisissent véritablement où ils veulent travailler dès leur sortie
de l’école.