Team Créatif est une grande agence de design française (numéro 3 au classement des agences française d’Admirable Design) qui a ceci de particulier : une agence au Brésil ! Encore rare pour les designers français.
Le directeur de création de Team Créatif Brésil, Claude de Péna, donne en primeur ici, ses principales conclusions sur ce que peut représenter le marché brésilien pour le design. Comme ça, juste pour le plaisir de partager…
Vous en avez de la chance !
Le marché brésilien du Design est en franche évolution. D’une façon générale, il y a eu ces dernières années une grande impulsion dans le concept du « design made in Brazil ». Ce concept est apparu lorsque le Brésil a ouvert son économie (vers 1984), ce qui a permis aux consommateurs brésiliens d’entrer en contact avec le design international. Dès que le designer brésilien a pu avoir une base de comparaison, une influence plus riche, cela lui a permis de développer un style propre, mélangeant tendance internationale et éléments locaux.
On peut citer deux exemples de cette démarche « made in Brazil » que sont la musique et la mode. Malgré l’influence de la musique anglaise, le Brésil est le pays avec le plus grand taux de musiques « nationales » dans les radios, et cela sans aucune loi de protection, ni imposition du gouvernement. Le brésilien a combiné des tendances et influences externes à la musicalité locale pour créer une musique unique. En ce qui concerne la mode, le Brésil a commencé à créer son style et à le diffuser internationalement avec succès. Cela s’est fait à partir du moment où les designers brésiliens ont décidé de respecter les influences locales au lieu de simplement copier le langage de la mode européenne.
Dans le domaine des emballages, le consommateur brésilien ( et par conséquent le designer) a pu prendre contact avec différentes écoles de design internationales(américaine, européenne, japonaise) pouvant par la suite définir un cadre de référence et d’exigence.
Aujourd’hui le marché brésilien permet au consommateur de trouver sur un même présentoir de supermarché, appartenant aussi bien à une chaîne internationale (Carrefour, Wal Mart, Promodes, Casino) comme à une chaîne locale, des produits de toutes les grandes marques internationales à côté des plus ou moins grandes marques authentiquement brésiliennes.
L’offre a permis aux entreprises et aux consommateurs de prendre contact avec les dernières tendances mondiales, imposant ainsi un niveau de qualité jusqu’alors inédit dans le pays. Le design n’est plus perçu comme un simple habillage du produit, pour devenir un élément de sa personnalité, un miroir de ses valeurs, un traducteur visuel de ses attributs,différences et spécificités.
Le Brésil possède quelques grandes agences locales, mais le marché du design n’a pas encore atteint la qualité et le professionnalisme du marché international, surtout l’américain et l’européen. Une bonne quantité d’agences sont extrêmement créatives, mais la démarche stratégique et le professionnalisme sont encore une « nouveauté » sur le marché.
Actuellement il existe quelques grandes agences internationales qui travaillent surtout pour les multinationales ou pour les grandes sociétés brésiliennes et une infinité de petites agences locales qui répondent à la demande du marché pour bas prix.
Cependant, avec l’augmentation de la compétition sur le marché interne ainsi que les aides à l’exportation, chaque jour plus d’entreprises découvrent l’importance du design, non pas seulement artistique mais surtout stratégique.
Dans ce contexte, la création d’un modèle de design « made in Brazil »peut être le différentielle dont les entreprises brésiliennes ont besoin pour conquérir des marchés, tant sur le plan local qu’international.
Les agences seront forcées d’aller au-delà du sens purement esthétique pour livrer de la consistance par une stratégie visuelle, tout cela dans un concept de communication intégré, chaque jour plus actuel et minutieux
PROFIL DU CONSOMMATEUR
Le Brésil ne présente pas un consommateur typique, mais plutôt une véritable “Arche de Noé” de consommateur. Étant donné ses dimensions continentales et son inégalité sociale et économique, les références et les caractéristiques varient considérablement entre chaque groupe de consommateurs
L’ouverture au marché externe étant récente, les consommateurs commencent seulement maintenant à prendre contact avec les grandes marques internationales et cela commence à changer les critères d’exigence et de consommation.
D’une façon un peu réductrice, en laissant de côté les différences régionales, on peut distinguer trois groupes : l’élite, la classe moyenne et les pauvres.
L’élite, peu représentative en nombres absolus, est responsable pour une grande part de la consommation. Cette population est en contact avec les marques et les influences externes depuis longtemps, ayant acquis des références très solides. Le design a une influence importante mais le « glamour » des marques et produits internationaux ont un appel bien supérieur.
La classe moyenne représente une tranche considérable de la population, mais, comme dans beaucoup de pays, perd peu à peu des effectifs ; une partie bascule dans le groupe des pauvres et une petite partie passe à la catégorie « riche ». Cette classe moyenne subit une influence internationale considérable, tant dans sa culture que dans sa consommation, et se trouve aujourd’hui devant le dilemme « vouloir vs. pouvoir « (acheter).
C’est probablement à ce niveau que se trouve le plus grand défit pour les entreprises et pour le design brésilien, puisqu’ils doivent, ensemble, être capables de s’égaler au design international (en termes d’attractivité et qualité appliqué à des produits accessibles).
Les consommateurs de petits revenus, les familles, qui représentent la plus grande partie de la population, sont des consommateurs à côté du mouvement d’internationalisation. Bien que les medias soient toujours présents et influencent leurs habitudes, une éducation sommaire et un pouvoir de consommation limité, réduisent beaucoup l’univers des marques et des produits de cette classe.
Les produits importés, bien qu’accessibles physiquement, deviennent pratiquement interdits, dus à un pouvoir d’achat limité. Ces consommateurs possèdent un panel de marques assez réduit, dont les principales catégories de consommation sont les « comodities »
Suivant ce raisonnement, il resterait peu d’espace pour le design. Mais ce que l’on observe, c’est que même si les consommateurs n’ont pas un grand pouvoir d’achat, qu’ils ne sont pas attirés et ne valorisent pas des produits de qualité et des emballages beaux et séduisants. Simplement ils ne peuvent pas les acheter aujourd’hui. Mais, demain, grâce à la croissance économique et l’accroissement de leurs rentes, ces consommateurs seront les premiers à réagir et migrer vers des marques plus sophistiquées. On trouve ici, un autre grand défi pour les entreprises ( et pour le design ) : Conquérir, maintenant, le respect et l’admiration de ces consommateurs pour qu’ils leur soient fidèles lorsqu’ils pourront augmenter leur pouvoir d’achat.
Le Brésil est un pays jeune avec une répartition des consommateurs particulière : 50 % de la population a moins de 20 ans, les exigences sur le design produit ne jouent pas un role très important . Retard dans le pack
E n revanche, une grande partie des conso est attirée par le beau , le style européen (français en particulier) les gens sont aussi au thème de la nature, qui est très présente dans la vie de tous les jours.