Gérard Mermet, le sociologue qui ausculte les Français dans leurs comportements quotidiens depuis près de 20 années ! Tous les deux ans, le fruit de ses observations donne naissance à une nouvelle édition du fameux Franscopie édité chez Larousse, dont il écrit les 400 pages de la première à la dernière ligne. Il a donné à AD ses regards sur le design. Mais pour lui, quels sont les designs qui ont marqué sa vie ?
A la question posée, Gérard répond avec méthode en balayant systématiquement les différents secteurs économiques. Mais son émotion et son imagination lui ont joué des tours. Ainsi passe-t-on du Concorde à la boule de neige et commence-t-on par le Tgv pour terminer en apothéose par Christian Lacroix ! Oui, ce sociologue a un coeur …
Le Tgv. Parce qu’il mord l’espace et le temps comme une bouche vorace…
Le Concorde. Je l’ai pris une fois ! Il incarne l’homme-oiseau. C’est le mythe d’Icare réalisé.
Les boules de neige, à retourner ! Un objet magique…Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que je les collectionne.
Le fauteuil Sacco des années 70. Il est l’intégration parfaite de l’objet à son utilisateur, on ne peut plus les différencier.
La DS Citroën. Pour moi, elle est liée à Roland Barthe qui a si bien décrit ce qu’il y avait derrière ce concept. Cela a été le premier exemple de transgression intelligente dans l’automobile. Il y a bien un sens derrière ce design ; elle est ce que devrait être tout design.
La bouteille de champagne Jean-Paul Gaultier. Parce que l’on est dans le luxe et la luxure, l’ivresse et l’érotisme à la fois. Ce sont les lacets du corset à défaire pour accédeer au plaisir…
La goutte Evian. Un packaging qui n ‘existe pas ! Ce qui est important ici, c’est l’eau dans une enveloppe invisible.
La mode de Christian Lacroix. Parce qu’il représente pour moi l’obstination dans le multiculturel. Toutes les cultures y sont présentes au travers de son regard.
De la culture sans les coups spectaculaires de certains autres créateurs de mode.