Neil Wood

Un créateur comme on les aime à Admirable Design. Un Anglais qui a choisi la France, un graphiste designer qui a une vocation d’artiste. Bref un type bien, élégant et discret qui mérite cette Carte Blanche, non ? A vous de voir…

Né en 1963 à Londres, Neil Wood a étudié les arts plastiques à l’Université de Middlesex et le design à la Canterbury School of Art. De père anglais et de mère artiste écossaise il passe ses plus jeunes années à Bruxelles avant de débuter sa carrière dans le monde du design en 1985 à Londres, au sein de l’agence Lewis Moberly.

Cette expérience lui sert de tremplin et il fonde dès 1991, son propre studio où il travaille pour de nombreux clients à travers l’Europe, tout en développant son intérêt pour l’art. Il produit ses premières sérigraphies à la Print Workshop de Glasgow en 1992 et poursuit cette passion de l’empreinte lors d’un voyage à Cuba. Depuis, si son travail de designer a régulièrement été primé ou cité en exemple, sa motivation reste toujours dans le processus artistique.

Aujourd’hui installé à Paris, il invente de nouveaux langages graphiques pour des clients internationaux et prépare sa prochaine exposition à base de scans : ‘Mythology’. Visitez la galerie en avant-première pour retrouver l’homme des objets qui s’applique à retrouver un sens émotionnel fort dans des objets détournés. Dand cette galerie, il y a deux expositions distinctes :

1- Mythology

Cette série de portraits est le fruit d’une investigation menée sur le thème de l’empreinte ; Des empreintes à la fois technique mais aussi empreintes génétiques : « J’ai voulu inventer avec cette série, des archétypes, des icônes, certes complètement fictif sur le plan des figures historiques de la mythologie, mais qui ont néanmoins l’aspect d’un objet de culte et qui surtout, ont la capacité d’éveiller en nous une identification (ou un rejet) de forte puissance » dit-il

Le jeu visuel est très présent dans ces photos-identité grand format (les originaux sont tirés à 110cm x 150cm) et l’on pourrait dire que conceptuellement ils s’inscrivent tout droit dans la tradition des Dadaistes, des objets trouvés de Man Ray et des boutades de Duchamp (voir le titre de chacun). Ce qui les distinguent de ces derniers par contre est plutôt d’ordre plastique ; en parallèle au jeu il y a aussi un travail poussé sur leur apparence léchée, sur les nets et les flous, sur l’effet de lumière et d’espace, sur le fond parfois noir-pétrole et sur les airs de famille incontestables.

2- Tarmac est une recherche ambitieuse, dont hélas ce support ne rend pas toute la puissance. Cela mérite quelques commentaires préliminaires. :

En suivant l’adage du peintre américain Robert Rauschenberg selon lequel il trouve tout ce dont il a besoin pour travailler à cent mètres à la ronde de chez lui à New York, Neil Wood s’est inspiré de l’asphalte devant sa propre porte (‘tarmac’en anglais). En effet si ce revêtement omniprésent rappel notre connexion à la terre et plus particulièrement à ce que l’on y trouve parfois, à savoir le pétrole, le projet qu’il présente ici ne pourrait – selon lui- se limiter à une simple investigation d’une matière goudronneuse, mais constitut l’établissement d’un véritable théatre d’action.

« Si l’on pense que pour un acteur, la scène sur laquelle il joue, et se dévoile au fur et à mesure, est aussi sa véritable route, sa base, je constate un parallèle dans nos vies à tous entre la scène d’un théatre, et le bitume sur lequel nous roulons – une sorte de scène noire où tout se déplie » dit-il.

Aujourd’hui il nous montre les pistes d’un travail qui est au stade de sorties numériques et de maquettes ; on y voit des sortes de formes cellulaires s’inscrivant sur la surface bleue/noire comme des êtres écrasés ou explosés – sortes de tranches de l’interieur du corps. Il y a également des évocations de scènes urbaines mélangant signes et autres grafitis avec corps nets et plans fondus, et des maquettes 2D de sculptures situés dans un espace fictif.

« Ma volonté est d’ouvrir un champs picturale avec ce travail – et de creuser les contradictions tout en révélant certaines harmonies et surtout d’engager un jeu avec le spectateur. »

À l’avenir, Neil Wood projette de réaliser les œuvres en grand format et dans un mode d’impression fidèle aux marquages et autres logos routiers ; pochoirs en relief, peintures usées, craie, bandes réflechissantes…Nous en reparlerons.

Contact : neilwood@noos.fr