Utopia : et les gagnants sont …

Saint-Etienne Métropole lançait en 2002, lors de la Biennale du Design la première édition d’un concours international en ligne, ouvert à tous les designers étudiants et professionnels. Ils avaient jusqu’au 30 avril 2003 pour plancher sur le thème « Communiquer dans un monde durable ». L’utopie étant le thème de base,vous verrez que sur ce plan les designers ont fait preuve de talent. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut designer ce que l’on aime et sans contraintes ! Mais est-ce encore du design ?

Après avoir pré-sélectionné 42 projets, provenant de 17 pays différents et effectué sa notation en ligne, le jury composé d’experts du design s’est réuni à Paris, le 14 mai dernier, pour départager les deux meilleurs projets de chaque catégorie (Etudiants et Professionnels). En organisant ce concours intitulé « Utopia 1.0 », la Métropole souhaite préfigurer son futur Centre international de design, dont l’ouverture est programmée pour 2005. Ce futur centre aura pour vocation de rassembler tous les acteurs du design dans un programme fédérateur sur la culture de l’objet et le développement de la création industrielle. Il prendra place dans l’ancienne Manufacture d’Armes de Saint-Etienne. Devant la richesse des projets, les jurés ont souhaité également attribuer à quelques candidats des mentions spéciales.

CATEGORIE ETUDIANT

1er Prix

Oskar BOSTROM : A campaign against Stress.

(Suède)

Ce projet s’attaque à inciter les individus à rompre la tension due au stress que nous vivons en permanence.

La proposition se présente sous forme de « campagne anti-stress ». Elle consiste en une série d’installations artistiques en environnement urbain.

Plusieurs configuration d’installations sont proposées.

– des zones décrétées de « no stress », dessinées par des pointillés sur le sol, tels les bandes des passages cloutés, ou par des panneaux interdisant le stress

– des panneaux routiers dont les codes ont été détournés (par exemple un petit bonhomme sur une chaise longue au milieu de la rue),

– un graphisme humoristique qui alerte les hommes sur leur dépendance au téléphone mobile. Le panneau représente un téléphone mobile qui promène son homme en laisse, comme un toutou.

– une horloge à remonter le temps pour arrêter de « courir après le temps »

Projet très artistique, très communiquant, il nous incite à une réflexion sur une nouvelle écologie du temps.

CATEGORIE ETUDIANT

2ème Prix

Marianne DEZES et Lalao RAKOTONIAINA : Chimères électroniques.

(France)

L’idée est d’associer un composant technologique banalisé, tel un microprocesseur, à un objet personnel auquel son possesseur est très attaché. L’objet est une référence culturelle personnelle et identitaire à la différence des objets standardisés de la consommation de masse.

Fonctionnement : La personne prend son objet fétiche et se rend chez un « inséminateur » qui plante un germe numérique à l’intérieur de cet objet.

La fonction est implantée dans un objet existant. L’impact environnemental est pris en compte de deux manières :

 parce qu’il n’y a pas de production d’objet supplémentaire,

 par une incitation à de nouveaux comportements de consommation.

Mention Spéciale

Simon LUCAS : ChatterPods (Children’s Freeplay Communicator)

(Grande Bretagne)

C’est un projet de téléphone mobile pour enfant, à énergie autonome, à partir d’une technologie « free play ».

Le fonctionnement : L’enfant recharge lui même, par énergie manuelle, et selon un mode ludique son téléphone. Pour cela il actionne une cordelette élastique qui relie les deux objets composants le téléphone.

L’enfant s’approprie le téléphone comme un jeu. Les parents ont la garantie que le téléphone n’est jamais en panne de batterie. Ils ont ainsi l’assurance de toujours rester en contact avec leur enfant.

L’impact de l’usage de l’appareil sur l’environnement est nul, du fait de l’absence d’utilisation d’énergie polluante.

CATEGORIE PROFESSIONNELS

1er Prix

Emmanuel GALLINA : Do not waste.

(Italie)

Ce projet s’attaque résolument à faire prendre conscience de la valeur de l’eau et de la faculté de l’homme à la gaspiller dans ses plus petits gestes quotidiens.

L’idée est d’intervenir sur la bonde d’évier, d’en faire le support d’un message permanent. Le message est « do not waste ». Il est exprimé en anglais pour être compris par le plus grand nombre.

Le message est écrit tout simplement en creux, en lettres incisées, à la place des trous habituels qui servent de filtre à la bonde d’évier.

Le message agit directement sur le sens de responsabilité des consommateur. A lui de décider s’il agit ou pas en conséquence.

2ème Prix

Pedro Luis DIAZ RODRIGUEZ : Tête à Tête.

(Cuba)

La barque est un moyen ancestral d’assurer la liaison entre deux lieux, et d’ainsi raccourcir les distances.

Sa forme est propice à la création d’un espace intime à deux pôles.

Le projet propose une barque de forme réduite, dotée de deux sièges, et de deux corbeilles de fleurs naturelles pour accroître symboliquement le sentiment de convivialité

La barque est réalisée en polyéthylène recyclable, matériau écologique.

Ce projet est très fort symboliquement, il inspire une communication intime et de qualité.

Mention Spéciale

Lionel BOUTAULT : Otto Nhom

(France)

Ce projet est également un téléphone portable à énergie manuelle, pour adulte cette fois. Le téléphone est pourvu d’un cadran rond traditionnel pour composer les numéros, mais le mouvement du doigt sur le cadran entraîne le rechargement de l’appareil.

L’objet est respectueux de l’environnement car il ne consomme pas d’énergie.

Mention Spéciale

Claudio DIVIZIA : The Cage

(Italie)

Ce projet privilégie la qualité de la communication interpersonnelle directe en proposant un espace isolé des communication parasites venues de l’extérieur.

Le principe : une cage de Faraday, donc isolante, où les téléphones portables ne peuvent plus fonctionner.

« Dans la cage, les gens pourront éventuellement être libre de communiquer »

La seconde édition du Concours International de Design en ligne, intitulé Utopia 1.1, sera consacrée aux transports dans un monde durable et débutera l’hiver prochain.

Les projets sont mis en ligne sur le site
Utopia