Euphrasie Villalard voyage dans le monde entier pour les besoins de la mode. Son regard sur la consommation, sur les marques et la sociologie ne laisse rien passer.
Cette fois-ci elle emmène Admirable dans un pays de rêve, Cuba. De rêve ou de cauchemard ?
Le centre commercial Palco situé dans le quartier residentiel Miramar est l’un des plus grand de l’île.
Sa superficie n’est pourtant comparable qu’à celle d’un petit supermarché français !
N’importe quel touriste occidental sera tout de suite frappé par les rayons vides et les biens de
consommations anciens, identiques, affichant des prix exhorbitants.
A titre d’exemple, le prix de la petite table en fer en photo ci-dessous s’éleve à 330 pesos
convertibles, soit environ 350 dollars.
Un simple paquet de biscuit coûte l’équivalent de 5 dollars, prix d’autant plus inabordable pour un
salaire moyen d’environ 220 pesos cubains mensuel, soit 8 dollars américains !
A l’inverse des principes capitalistes, tout semble être mis en oeuvre pour ne pas consommer, ou du
moins de pas en donner l’envie…
Nos caisses haituellement si tentantes par leurs multitudes de friandises laissent ici place à des
posters où les produits imaginaires représentés n’ont jamais été disponibles à la vente.
Dès l’entrée du magasin se dresse une statue de fer représentant un soldat faisant ses courses.
Le contenu de son cadi ne contient visiblement que le strict necessaire, soit les matières premières
cubaines (fruits, poisson, cafe, rhum..) dont les habitants ont accès par un livret de rationnement.
Son expression figée intensifie l’idée d’une ‘consommation mortifiée’.
Vigor et tuKola remplaçent Redbull et Coca.
Distribué par Neslté Waters, la marque Ciego Montero a pour origine le nom de la source située à
Cienfuegos, la plus petite province du pays.
Laissez votre sac en échange d’un numéro et… BON SHOPPING !
