The Sustainable Design School, l’enseignement du design au service des grandes causes du développement durable pour la planète.

Avoir un impact positif sur le monde en alliant innovation, design et management, c’est ce que proposent l’école de commerce, SKEMA Business School, et l’école de design, The Sustainable Design School, qui s’associent pour former les futurs talents d’un monde durable à travers le Master MSc Entrepreneurship & Sustainable Design en double-diplôme.

Offrir des liens et expérimentations pédagogiques transverses  entre design et business n’est plus nouveau. Ce qui fait la spécificité de cette nouvelle alliance et formation, nous l’avons demandé à Maurille Larivière, designer, CEO-COO et co-fondateur avec Marc Van Peteghem, architecte naval, et Patrick Le Quément, designer automobile, ex-directeur du style chez Renault, de The Sustainable Design School (SDS).  

Maurille Larivière – Marc Van Peteghem – Patrick Le Quément

The SDS est membre fondateur et acteur de UCA (Université Côte d’Azur), et cela va plus loin que les rapprochements Commerce-Ingénierie-Design et partenariats industriels. Il faut en effet y ajouter la recherche dans tous les domaines, et bien d’autres matières comme les sciences humaines (sociologie, anthropologie, sémiotique, …), l’architecture et l’urbanisme, le droit, la communication…

C’est la diversité de ces modules qui permet de comprendre la nécessité du décloisonnement des disciplines, de se donner une ouverture d’esprit, et enfin de savoir appréhender une vision plus globale.

SKEMA et The SDS sont indépendantes. Ce qui les relie, c’est qu’elles font partie des 13 fondateurs (Université, écoles, centres de recherche et institutions) qui ont créé la ComUE UCA – Université Côte d’Azur en 2015. Dans cette nouvelle Université, ces différents établissements composent de façon transversale des projets de recherches, des programmes pédagogiques et des cursus croisés. Ainsi The SDS a créé notamment au sein de UCA et depuis 5 ans :

– un double cursus avec le département anthropologie/ethnologie avec la maison des Sciences humaines et sociales de l’Université.

– un projet de recherche et de conception du bureau du compositeur avec le CIRM, centre de recherche musicale UCA.

– des projets collaboratifs avec le Collège des Écoles d’Art et de Design UCA (Villa ARSON, ESRA, Conservatoire de musique de Nice, école de danse Rosella HIGHTOWER, le CIRM et The SDS)

– des doctorats en design avec l’EUR – l’École universitaire de recherche CREATES et l’école doctorale SHAL.

– des ateliers interdisciplinaires autour de toutes les spécificités du développement durable de l’UCA  : communication durable, droit et DD, villes et urbanisme durables, géologie durable, …

– des projets de recherche UCA-IDEX – Initiative d’excellence, en design et en innovation durable avec des entreprises partenaires.

– et pour finir, un double diplôme avec la SKEMA.

Cours de design

The SDS est une école supérieure internationale qui met l’enseignement du design au service des grandes causes du développement durable pour la planète. L’ensemble de son cursus est axé à 100 % sur la culture, les outils et les méthodes d’une innovation durable. Les étudiants sont formés dans le respect des valeurs d’humanisme et d’empathie, d’ouverture et de sensibilité multiculturelle, de conscience et de responsabilité.

Quant aux atouts pour les futurs étudiants, l’axe fort du développement durable de l’école en est évidemment un de taille pour les CV des jeunes designers amenés à travailler dans les secteurs touchés par ces questions humaines, sociales et durables.

Les mutations du monde nécessitent des remises en cause dans les pratiques des métiers de l’innovation, et donc du design. Les méthodes pédagogiques doivent suivre le même mouvement. L’école est un terrain d’expérimentation de nouvelles pédagogies. Le temps du sachant qui transmet son savoir à sens unique est totalement dépassé. Les jeunes générations d’étudiants designers ont une intuition du monde de demain, l’enseignement se fait «  avec  » et non pas «  pour  ». L’intelligence collective, l’auto-apprentissage, les équipes pluridisciplinaires et multiculturelles sont devenus des «  must  ». On n’enseigne plus une méthode de design, mais des méthodes adaptées aux problématiques à traiter, on va même jusqu’à «  designer la méthode  » pour «  designer des solutions  » à la problématique posée. A The SDS, on n’attend pas son diplôme après 5 ans d’études pour agir. On agit dès la première année, en se mettant autour d’une paillasse avec des entreprises partenaires pour développer de la recherche et trouver des solutions. La planète n’attend pas, le GIEC nous donne 10 ans pour trouver des solutions.

#workshop – Sustainable Esthetics avec Julien Chartier

«  Quand on est dans la tempête, il n’est plus temps de discuter de la hauteur des vagues  ! On prend la barre  » (dixit Marc Van Peteghem, un des fondateurs de l’école). C’est là que l’apprentissage par «  le faire  » prend tout son sens. Les stages et l’embauche sont une suite logique, il n’y a pas de rupture, la formation est professionnalisante.

A l’heure où, en France, le design est encore davantage reconnu par le grand public quand il est au service des galeries et de la décoration, on peut se demander si cette méthode pédagogique pourrait enfin permettre de lui faire comprendre également son rôle de levier économique. Pour Maurille Larivière, il y a un grand travail d’information à faire, il faut encore casser les idées reçues d’un design purement stylistique que ce soit au niveau du grand public tout autant qu’au niveau professionnel  ! Il y a aujourd’hui nécessité de sortir le designer de sa tour d’ivoire. « Le génie solitaire a été remplacé par le travail en équipe » cette déclaration d’Enzo Ferrari est aujourd’hui bien vraie. La richesse de la créativité est liée à la diversité des acteurs qui composent les équipes. On y associera également l’utilisateur, celui à qui on destine la solution, celui avec qui on va réfléchir.  » Et si l’on se posait la question du bénéfice d’intégrer un studio de musique à l’enseignement spécifique de l’école, c’est bel et bien parce que la musique est un mode d’expression de la créativité, un mode qui met en valeur un deuxième sens. Le designer se devant d’avoir une ouverture multi-sensorielle, il doit travailler avec ses 5 sens. L’usage d’un objet ou d’un service ne satisfait seulement la vue et certains designers se spécialisent qui en design sonore, qui en design du goût …

Afin d’illustrer les démarche et spécificité de The SDS, nous voulions revenir sur un des nombreux projets mené en partenariat avec Toyota. Aujourd’hui, en en six ans d’existence, plus de 45 entreprises, institutions, collectivités, ONG, et start-up ont ainsi collaboré avec l’école.

Les projets soumis par Toyota ont un point commun  : leur caractère social nécessite que l’on développe une forte approche anthropologique et ethnologique (d’où notre cursus croisé avec ce département à UCA). La connaissance des hommes et de leur milieu est nécessaire au début de l’étude pour donner un contexte très réaliste au projet. L’apport des sociologues et des anthropologues ne se fait pas seulement en amont, mais il y a un besoin impératif de questionner l’utilisateur dans les étapes de créativité, d’expérimentation des idées, de validation des usages…

Pour Power Africa, Toyota proposait de voir comment les designers peuvent apporter une réflexion en frugale innovation pour des pays en Afrique de l’Ouest.

Le contexte de l’étude était un village Masai en Tanzanie. Trois étudiants designers, une anthropologue et une designer professionnelle ont passé 10 jours dans un village Masai pour rencontrer, interviewer et réfléchir aux besoins importants voir vitaux de cette population. L’étude qui a suivi offrait des solutions de produits et de services qui répondaient à des besoins urgents (conception d’un four ne dégageant pas de fumées toxiques, d’un système de récupération d’eau douce par condensation et d’un système d’éclairage solaire nomade).

Dans les projets de recherche, les entreprises sont présentes à toutes les étapes importantes du projet. Les décisions sur l’évolution de l’étude se prennent en concertation avec l’entreprise, les acteurs de l’innovation, et l’équipe d’étudiants et leurs encadrants. Encore une fois, le travail ne se fait pas pour mais avec l’entreprise, avec les équipes pluridisciplinaires et avec les utilisateurs bien sûr.

Les moyens donnés aux étudiants sont surtout le partage des connaissances de l’entreprise et de ses moyens d’action en design, en innovation et en développement durable. Les étudiants apportent quant à eux leur intuition du monde de demain, ils sont critiques et forces de proposition des façons de vivre, jusqu’aux modèles économiques novateurs.

Pour ce qui est de l’école, elle utilise la structure des projets comme moyens pédagogiques en dédiant des cours de culture, d’outils et de méthodes du design. Ainsi ces enseignements trouvent tout de suite une application, ils ne restent pas théoriques et abstraits.

Les étudiants vivent cette approche avec un grand enthousiasme et une belle motivation. Quoi de plus intéressant que de mettre dans son CV et dans son portfolio les expériences vécues avec de grandes entreprises et les utilisateurs des projets, tout autant qu’avec des PME et des start-up  ? Ce n’est pas vraiment le résultat concrétisé sur le terrain qui comptera le plus, mais la méthode et l’attitude développées au cours du projet. C’est aussi ce qui intéressera vraiment les responsables du recrutement pour un stage ou pour une embauche…

Les multiples rencontres de ces entreprises en partenariats permettent aux étudiants de comprendre le monde professionnel, de l’intégrer dans leur vision d’un monde plus juste et plus durable, et de faire des choix sur leur façon de travailler et d’apporter leur contribution aux difficultés des hommes et de la planète.

Une chose compte beaucoup pour eux  : les valeurs humaines qu’ils mettent dans leur vie professionnelle, comme dans leur vie de tous les jours.

Ils se construisent une attitude  !