Étienne Dumas, fondateur de Supercolor, “agence digitale créative spécialisée en conception de sites web, branding et marketing digital”, nous parle de son parcours et activité.
Étienne Dumas, quel est votre parcours ?
É.D. J’ai découvert internet en 1994, car mon père était cadre dirigeant chez Wanadoo et on était foyer test à Albi. À l’époque, l’adresse web était encore avec chiffres. Et pour la petite histoire, je me suis donc immédiatement connecté sur le site des Guns N’ Roses. J’ai été immédiatement attiré par cette technologie et j’ai rapidement conçu mon premier site internet qui traitait de musique. En 1999 j’ai mon bac et souhaite me diriger sur des études orientées vers le monde du digital : mais très peu de formations existaient alors, et j’ai par conséquent opté pour un cursus marketing. J’ai par la suite rencontré François Garcia et David Ferrara, les fondateurs de X-Prime, société où j’ai piloté des projets digitaux pour de gros joueurs de l’époque de type Orange ou Peugeot. 4 ans plus tard, je décide de monter mon agence, W2P Digital, devenue par la suite Supercolor.
Parlez-nous de Supercolor
É.D. W2P Digital a existé pendant 12 ans comme filiale – dont j’étais actionnaire – de la maison mère W2P Production. Ces 12 ans d’existence ont été riches en branding et, à la marge, en création de sites internet. Finalement, on a souhaité décrocher les wagons avec la maison mère et se repositionner, d’où la création de la marque Supercolor. Comme je suis un grand fan an d’Oasis, je voulais garder le terme “Super” et les collaborateurs, eux, voulaient de la couleur. Aujourd’hui, Supercolor ce sont 7 collaborateurs qui réalisent un chiffre d’affaires de l’ordre de 500 000 euros. On adresse des sujets divers et variés, car on a élargi le spectre par rapport à W2P Digital. Historiquement, on nous appelait pour refaire un site, dorénavant on vient nous trouver pour une solution : on pilote l’ensemble de la chaîne de valeur digitale, de la valeur de marque au branding, en passant par l’IA pour la génération de visuels. On veut mettre de la lumière dans ce brouillard qu’est le digital pour certains. Nous considérons que nous avons une mission d’acculturation et de clarification. On traite des sujets assez en phase avec les préoccupations RSE. On y tient beaucoup et on accompagne des entités comme Acapela Group (voix de synthèse).
Quelles ont vos ambitions dans les années qui viennent ?
É.D. Un maître mot : faire en sorte que l’on s’éclate dans les projets que l’on pilote et que l’on accompagne. L’idée est d’aider encore plus les marques à rayonner et être un moteur d’innovation en interne, et prendre du plaisir à cela. On s’est entouré d’un large réseau d’agences, de freelances et d’experts pour piloter tous types de projets. On ne veut pas forcément grimper en taille, mais disposer d’un écosystème de plus en plus consistant afin d’apporter de la différenciation à nos clients. En ce moment, on est beaucoup sur des sujets sportifs, mais je voudrais aussi aller sur des thématiques qui tournent autour de la musique ou de la pop culture. Cela dit, tous les enjeux m’intéressent, et la feuille de route s’écrit un peu tous les jours.
Comment voyez-vous évoluer vos métiers ?
É.D. Vaste sujet… L’arrivée de l’IA bien est un support qui permet d’aller plus loin, mais qui rejoue les cartes du copywriting, du writing et des projets en général. Globalement, nos métiers vont évoluer vers beaucoup plus d’agilité. Il y a 10 ans, les cadres au quotidien étaient clairs et figés. Aujourd’hui, il faut être capable de changer de technologies et d’outils en permanence. L’avenir n’est pas clairement défini, mais on sait que l’approche de type touche à tout est une bonne carte à jouer face à un avenir par définition mal défini. Le digital est partout et les vecteurs du motion et du digital sont larges et variés. L’arrivée de la Gen Z sur le marché de l’emploi bouleverse aussi la donne. Et les Gen Z qui sont chefs de projet chez l’annonceur bouleversent eux aussi la donne quant à leur vision du digital.
Un message pour terminer ?
É.D. Je voudrais revenir sur la philosophie de Supercolor : oser innover, oser changer, oser prendre des risques, car c’est toujours payant. D’autre part, pour un digital plus innovant, les annonceurs et les agences doivent prendre des risques ensemble. Et puis, n’oublions pas d’être agile et de pivoter quand nécessaire. Bref, organisons-nous en permanence en format start-up, au moins dans ll’esprit, pour se réinventer au quotidien. Et puis, bien sûr, oser s’affirmer.
Une interview de Christophe Chaptal
Article précédemment paru dans le Design fax 1373
