Retour du parfum de luxe

Le parfum continuait sa dégringolade vers les produits de grande consommation à force de sorties incessantes et de bagarre de prix. Quelques marques ont redécouvert les clés du luxe.

Nicolas Chomette décode pour Admirable Design…

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Disponible depuis le janvier 2007 (et en exclusivité) chez Séphora pour la coquette somme de 160 euros, Indult (étymologiquement : une faveur accordée par le roi ou le pape au XVIème siècle) est une “gamme” de trois parfums, chacun édité à 999 exemplaires, surdosé en extraits naturels et présenté dans un écrin en bois de palissandre. Chaque flacon est par ailleurs accompagné d’une carte VIP numérotée, conçue pour permettre à son propriétaire de se réapprovisionner par téléphone ou internet.

Volontairement très élitiste, ce type d’offre illustre bien la manière dont les fabricants de parfums tentent de redonner à leurs produits la part de rêve et d’exception que la banalisation des points de vente leur a ôtée. Trois principes.

Tout d’abord, limiter le nombre de produits mis sur le marché, histoire de susciter l’envie de posséder en suggérant le “risque” de ne pas posséder. Ensuite, communiquer la valeur ajoutée de son produit : pas seulement la quantité d’ingrédients utilisés mais aussi leur qualité, leur origine, voire, pourquoi pas, la manière dont ils ont été cueillis ou sélectionnés. Enfin, last but not least, installer un sentiment d’appartenance à une élite parmi les clients de la marque, matérialisé ici par une carte VIP destinée à faciliter le réapprovisionnement.

Cet exemple vient aussi nous rappeler qu’il n’est nul besoin d’être une marque connue de son marché pour se sentir autorisée à y lancer un produit. Un nom bien choisi, porteur de sens et d’imaginaire suffit bien…