La musique du design…(part 2)

Aurelien Sooukian (By Music) poursuit son analyse sur le comportement les nouveaux « auditeurs » qui ont à leur disposition de multiples sources de sons et de musique dont ne disposaient pas leurs aînés.

Quelles conséquences pour le design sonore des marques ?

Des réponses ici…

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photo Sacem Mag

L’avènement
du « consauditeur »

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Dans ce nouvel univers de réseaux sociaux, de création frénétique de contenus et de consommation nomade, la culture musicale et la sensibilité du grand public à la musique se sont développées très rapidement. Quand nos parents ou grands-parents avaient accès à moins d’une centaine d’artistes et pouvaient en entendre quelques- uns régulièrement, les « digital natives » qui composent la nouvelle génération écoutent aussi bien les Beatles qu’ils remixent Lady Gaga sur leur iPhone, accèdent à des millions de titres en un clic, disposent de milliers dʼalbums dans leurs poches et deviennent même partenaires financiers de nouveaux talents.

De la même manière, là où découvrir, connaître, critiquer, enregistrer, produire de la musique était encore l’apanage des professionnels à la fin du siècle dernier, le consommateur de 2012 est mélomane, chroniqueur, chanteur, instrumentiste, DJ, membre d’un groupe, compositeur, producteur, diffuseur… Il cherche, essaie, décide, zappe, “like”, “share”, “bloggue”, il s’implique et recommande, devient prescripteur et développe sa propre sphère dʼinfluence. Nourri en permanence de sonorités sans cesse renouvelées et toujours à l’affût des tendances, il s’est forgé une solide culture musicale.

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Ce centre d’intérêt omniprésent est devenu prépondérant et ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises, qui cherchent en permanence à capter l’attention des consommateurs. Celles-ci doivent apprendre à manier le sujet de la musique comme celui de la communication, de lʼidentité, du marketing ou du design, et lʼintégrer comme un puissant levier dʼémergence et dʼadhésion. Et parce que le consommateur va désormais les juger au travers du prisme de la musique, elles doivent réaliser que le temps de la musique purement illustrative ou fonctionnelle est révolu, connaître les goûts de leurs cibles, les dernières tendances, définir leur ADN sonore, créer des communautés musicales, proposer des concerts ou découvrir les talents de demain, pour finalement espérer convertir leurs clients en fans.
On s’intéressait hier principalement aux yeux du consommateur. Il faudra désormais compter avec ses oreilles.

Nombre d’acteurs comme Abercrombie & Fitch, Starbucks, Air France, Diesel, Natures & Découvertes, Colette ou The Kooples ont intégré cette réalité et proposent une lecture
de leur marque à travers le son, une expérience musicale unique qui caractérise leur personnalité, enrichit leur discours et contribue à leur positionnement. Ces marques n’hésitent plus à prendre la parole en musique et aller au-devant de leur clientèle, là où elle se trouve désormais, pour lui proposer une expérience exclusive.

En adossant leurs noms à des contenus musicaux ou des artistes emblématiques de leurs identités et de leurs discours respectifs, elles ont su retenir lʼattention de lʼauditeur, modifier sa perception de la marque, fédérer et animer une large communauté de clients. La musique n’est plus, comme par le passé, quʼun simple élément illustratif, mais a désormais le pouvoir de la création de lʼunivers de la marque. A cette dernière de capter l’attention du « consauditeur » afin de tirer pleinement parti de la révolution musicale.