Jean Perret, artiste et designer…

Entrer dans l’intimité d’un grand bonhomme du design, comme l’est Jean Perret, co-fondateur de Carré Noir et de Style Marque, n’est pas donné à tout le monde. En plus, découvrir derrière son talent reconnu d’ esthète en identités de marques (pour rappel, le logo Renault) et en packagings, le don d’un puissant artiste, voilà un véritable privilège.

Jean Perret a donné à Admirable design, l’exclusivité de sa première exposition d’artiste. Un vernissage auquel vous êtes conviés. Vous pourrez même acheter ses oeuvres, ça aussi c’est une première sur votre site !

Entrez, vous allez aimer…

Gérard Caron : si l’on connaît le Jean Perret designer, le peintre est inconnu. Est-ce une vocation tardive ?

Jean Perret  : Jean Perret : Non j’ai toujours produit des œuvres personnelles. Lorsque j’étais chez Ted Bates (1970-1972), Philippe Garboua, mon directeur de création et grand collectionneur de peinture, m’avait mis en relation avec un galeriste important, il exposait Hartung entre autres. Il me proposait de me prendre dans son équipe et d’exposer mes peintures… à condition que j’arrête de travailler dans la publicité.

Je n’ai pas fait le grand saut ? ! Le design ensuite, a occupé tout mon temps.

GC : Ta peinture, peux-t-on dire encore peinture pour un travail sur ordinateur ? n’est-elle pas celle d’un graphiste ?

JP  : Ma peinture à un rapport avec le graphisme dans le sens qu’elle est une sorte d’écriture. Elle s’apparente à la démarche du groupe Cobra avec le peintre Alchinsky, mais également, toute proportion gardée, à celle d’Henri Michaux que j’admire tant.

Si je faisais de la musique sur mon Mac, il ne viendrait à l’idée de personne de nier le fait que je produis de la musique. Mais le mot musique n’a pas d’équivalent en art pictural. Le mot musique recouvre et se trouve donc au-dessus de toutes les disciplines et de tous les instrumentistes. Rien ne recouvre et fédère les disciplines de l’expression visuelle. Il n’y a de mot que pour les instrumentistes de cet art, les aquarellistes, les graveurs, les lithographes…

Je pense que ce que je fais est d’essence picturale. Ce qui se comprend facilement et n’est pas contesté. À défaut d’un mot équivalent à musique, je parle de peinture, car je me pense en peintre. L’ordinateur n’étant qu’un instrument comme un autre.

GC : Comment pratiquement travailles-tu ?

JP  : Un jour, par manque d’atelier et besoin de faire, j’ai commencé à tracer des traits de couleurs sur mon eBook à l’aide de ma palette graphique. Puis j’ai tramé, découpé, superposé et mélangé. Je me suis littéralement éclaté avec l’utilisation de la couleur. Décomplexé par la gratuité d’un support aux dimensions imaginaires, j’ai cassé mes règles intérieures, mon clacissisme. J’ai osé !

J’utilise Photoshop pour sa grande technicité, sa puissance de sélection. Painter aussi, mais seulement pour son un crayon noir ou blanc. Painter peut produire de superbes imitations d’aquarelles ou de peintures, mais ce n’est pas mon sujet… Je ne veux pas imiter, donc tricher.

Cela commence toujours pour moi, par une envie de dessin. Je pars d’une idée puis j’apporte des matières, j’en enlève, j’en rajoute, je fais des sélections, des calques, je prends des bouts, j’en retire… Au fond je ne ferais pas autrement avec du papier et de la couleur.

GC : l’ordinateur est un complice que tu peux oublier ?

JP :Je me sers de l’appareil, comme si je me servais de la peinture matière, mais sans en avoir les lourdeurs, sans tout le cérémonial de ses mises en oeuvre. Cela m’autorise une sorte d’écriture automatique. J’ai le sentiment d’être dedans, mais aussi d’avoir la possibilité de prendre un recul que n’autorise pas le laborieux exercice d’un instrument classique.

Je suis souvent étonné par les hasards de la machine ; ensuite je les contrôle, les sélectionne ou non, et du coup, ce n’est plus du hasard.

GC : Mais ce que je vois ici, ce sont bien des dizaines d’oeuvres imprimées, prêtes à être exposées et vendues. On quitte le virtuel, alors…

JP : La gestation de chaque œuvre est longue. Comme on peut le faire et le concevoir en lithographie (c’est très proche) chaque œuvre donnera beaucoup de déclinaisons possibles que je conserve et don tout ou partie me resserviront pour des créations futures.

Je fais tellement de mixage, de découpes, de collages, que je suis incapable d’expliquer et de me rappeler ce que j’ai fait. En conséquence, il m’est impossible de refaire deux fois la même chose, de me recopier. Je suis toujours devant une page blanche. Je cherche l’inconscient peut-être… Le hasard me ravit.

Je donne à faire mes tirages à l’atelier Franck Bordas. Franck est un lithographe de grand talent, un œil d’artiste, il travaille régulièrement pour Alchinsky, il a longtemps travaillé avec Dubuffet. Beaucoup d’artistes européens fréquentent son atelier où il fait bon de passer quelques heures et même travailler. Cela a un coût, mais la qualité n’a pas de prix.

Vente des oeuvres de Jean Perret

Prix réservés aux lecteurs d’Admirable Design :

Oeuvre 64cm X 45,48cm, format papier : 80cm X 61,48cm = 420 euros

Oeuvre 90,96cm X 64cm, format papier : 122,96cm X 80cm = 750 euros

Contacter Jean Perret par email : lien courriel sous sa photo

Une vidéo des œuvres de Jean Perret